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plus jamais ici !… non, je ne pourrais pas ! J’avais l’habitude, toujours, en rentrant, de monter dans la chambre de ta pauvre mère… maintenant qu’elle est… je ne pourrais pas !… non, non, je ne reviendrai plus jamais… ce n’est pas possible !

« Eh oui !… aujourd’hui, j’y suis revenu, poursuivit-il, les yeux baissés, j’y suis revenu quand même… c’est que, voilà… je me suis dit : “Anthime ne demandera pas mieux que de faire route… nous irons jusqu’à la Croix Verte… Je lui montrerai l’endroit où j’aimais tant.. où pendant de longues journées, longues journées, je venais…” Ah ! Anthime !… petit !… si tu savais les belles musiques, les musiques divines, que j’ai entendues ici !

– Vraiment ? dit Anthime.

– Oui !… les jours d’orage… puis, quand le vent sort de la forêt et se répand sur les collines… Et je me suis dit en pensant à toi : “Il faut que j’emmène là-bas cet enfant ; cela lui fera du bien… son âme a besoin de cela !” »

Il y avait dans cette effusion quelque chose