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« Ton pays ! dit-il doucement, la brise !… aspire !… elle sent bon, hein ?… elle sent nos vieux arbres, la fumée des brûlots… vois-tu ?… elle suit le même chemin que nous, tout à l’heure… elle vient du Petit-Fougeray… écoute aussi… écoute ! »

De toute sa personne débordait un fébrile enthousiasme.

« Anthime…, continua-t-il…, je t’ai amené ici… eh bien, je vais te dire… voici… voici, répéta-t-il, la gorge serrée : c’est un endroit que j’aime ! voilà, j’y suis venu tout enfant, puis quand j’avais ton âge… et toujours, toujours… Tu vois ? tout ça, c’est nous, c’est notre petite chevance… regarde tout là-bas !… comme… on ne sait pas ! hein ? on voudrait ! ah ! je ne peux pas, je n’arrive pas à dire, mais tu sens bien, n’est-ce pas ? tu vois ?… tu entends ? est-ce que tu n’entends pas quelque chose, hein ?… comme une belle musique ? »

Anthime, qui aussitôt pensa à Nelly, ne répondit pas.

« Maintenant, je vais te dire : je ne reviendrai