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paysans accourus sur son passage, et il les bénissait. Ah !… vraiment ?… tu te rappelles cela ? et… et ce chêne, le reconnais-tu ?

– Ce chêne, dit Anthime…, mais c’est le chêne des agaces, le chêne des pies. Je me souviens d’y être venu autrefois avec mes petits camarades. »

On eût juré que dans le triste jour de ce ciel enneigé il y avait en ce moment du soleil sur la figure de M. des Lourdines.

« Ah ! dit-il, cette bonne lumière me fait du bien ! »

Et, avec plus d’énergie encore, il reprit sa marche.

Ils étaient en pleine forêt, dans les allées, par les brousses. Ils marchaient, marchaient, traversaient des troupeaux de vieux chênes, des bois de bouleaux argentés, des sapinières où, dans une nuit de murmures, dormaient des tas de bois écorcés sur des sols de copeaux roussis par les pluies.

Ils gravissaient des pentes minées de terriers de renards, dévalaient au bruit, lointain sur