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le dernier. Ah ! puisque sa pensée ne s’était pas tout de suite obscurcie, dans quelles affres avait dû l’abîmer la révélation de cette ruine ! Et, fondant de pitié, il soupira : « Émilie ! »

Et, brusquement, sa pensée se reporta vers son fils « Que faisait-il ? que se passait-il en lui ? »

Il ne cessait de se torturer de ces questions.

« Quelle serait la fin de tout cela ? »

Il s’était bien promis de lui parler après l’enterrement, d’aborder enfin son réquisitoire ; mais, au dernier moment, épuisé par le chagrin, il n’en avait pas été capable ; le courage des paroles sévères lui avait manqué : il ne s’était plus senti qu’un invincible, qu’un infini besoin de repos et d’oubli. Car, toujours, il revoyait la scène qui, dans le temps, avait amené la fuite d’Anthime ; dans son esprit elle n’avait rien perdu de ses couleurs violentes. Or, cette fois, qu’allait-il se passer ? « Et à quoi bon ? se disait-il, puisqu’il n’est aucun remède possible, à quoi bon ?… attendons quelques jours… oui !… encore quelques jours ! » Alors, seul moyen d’éviter le