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CHAPITRE XLIII.
Où l’on raconte l’agréable histoire du garçon muletier, avec d’autres étranges événements arrivés dans l’hôtellerie.
« Je suis marinier de l’amour, et, sur son océan profond, je navigue sans espérance de rencontrer aucun port.
» Je vais à la suite d’une étoile que je découvre de loin, plus belle et plus resplendissante qu’aucune de celles qu’aperçut Palinure[1].
» Je ne sais point où elle me conduit ; aussi navigué-je incertain, ayant l’âme attentive à la regarder, soucieuse et sans autre souci.
» D’importunes précautions, une honnêteté contre l’usage, sont les nuages qui me la cachent, quand je fais le plus d’efforts pour la voir.
» Ô Claire[2] et brillante étoile, dont je me consume à suivre la lumière, l’instant où je te perdrai de vue sera l’instant de ma mort. »