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gement, d’après le compte rendu rédigé par M. Bastien, l’éditeur de ses œuvres. Les termes de la phrase semblent impliquer qu’il reconnaissait la justesse de sa condamnation, soit en général, soit au point de vue de l’état de choses révolutionnaire. M. Scévole Cazotte, fils de l’illustre victime, nous a écrit pour protester contre cette rédaction, ainsi qu’il l’a fait à l’époque de la publication de M. Bastien. Les paroles de Cazotte furent au contraire empreintes du sentiment de son innocence et de l’horreur que lui inspirait le tribunal qui s’était attribué le droit de le juger. Nous croyons devoir citer un passage de la lettre de M. Scévole Cazotte qui fait honneur à la fermeté de ses convictions :

« Et moi aussi, je fus alors condamné, mais non saisi et exécuté, et M. de Nerval ne peut me refuser la conscience des sentiments qui, du cœur de mon père, avaient pénétré dans le mien. Eh bien, je lui rappellerai les paroles de l’Écossais Monrose (Mountross) à ses juges, lorsqu’on lui prononça la sentence qui le condamnait à la mort et à ce que son corps fût divisé en quatre quartiers, pour être exposé dans les quatre principales villes de l’Écosse :

« Je regrette, répondit-il, qu’il ne puisse pas fournir assez de matière pour l’exposition dans toutes les grandes villes du monde, comme monument de ma fidélité à mon roi et aux lois séculaires de mon pays ! »

« Et j’affirme à M. de Nerval que les sentiments de mon père et les miens étaient beaucoup plus près de ces paroles que de celles qui ont été citées par M. Bastien…

» Ce 25 juillet 1845.

» J. Scevole Cazotte. »