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cipite, je vole dans les bras qui m’attendent. Je me prosterne. Ah ! m’écriai-je les yeux baignés de pleurs, la voix entrecoupée de sanglots, ma mère ! ma mère ! je ne suis donc pas votre assassin ? Me reconnaîtrez-vous pour votre fils ? Ah ! ma mère, vous m’embrassez…

La passion qui me transporte, la véhémence de mon action ont tellement altéré mes traits et le son de ma voix, que doña Mencia en conçoit de l’inquiétude. Elle me relève avec bonté, m’embrasse de nouveau, me force à m’asseoir. Je voulais parler : cela m’était impossible ; je me jetais sur ses mains en les baignant de larmes, en les couvrant des caresses les plus emportées.