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Je ne peindrai point la confusion de mes pensées : elle était telle, que l’idée du danger dans lequel je devais trouver ma mère ne s’y retraçait que faiblement. Les yeux hébétés, la bouche béante, j’étais moins un homme qu’un automate.

Mon conducteur me réveille. « Seigneur cavalier, nous devons trouver madame dans ce village-ci. »

Je ne lui réponds rien. Nous traversions une espèce de bourgade ; à chaque maison il s’informe si l’on n’a pas vu passer une jeune dame en tel et tel équipage. On lui répond qu’elle ne s’est point arrêtée. Il se retourne, comme voulant lire sur mon visage mon inquiétude à ce sujet. Et, s’il n’en savait pas plus que moi, je devais lui paraître bien troublé.