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conservé tous vos droits sur son cœur. Avant de s’écarter de l’obéissance qu’il vous doit, il mourrait plutôt mille fois : il en atteste ce marbre insensible. Hélas ! je suis dévoré de la passion la plus tyrannique : il m’est impossible de m’en rendre maître désormais. Vous venez de parler à mes yeux ; parlez, ah ! parlez à mon cœur, et si je dois la bannir, enseignez-moi comment je pourrai faire sans qu’il m’en coûte la vie. »

En prononçant avec force cette pressante invocation, je m’étais prosterné la face contre terre, et j’attendais dans cette attitude la réponse que j’étais presque sûr de recevoir, tant j’étais enthousiasmé.

Je réfléchis maintenant, ce que je n’étais pas en état de faire alors, que dans toutes les occasions où nous avons besoin de secours extraordinaires pour régler notre conduite, si nous les demandons avec force, dussions-nous n’être pas exaucés, au moins, en nous recueillant pour les recevoir, nous nous mettons dans le cas d’user de toutes les ressources de notre propre prudence. Je méritais d’être abandonné à la mienne, et voici ce qu’elle me suggéra :

« Tu mettras un devoir à remplir et un espace