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Au bout de ce court espace de temps, j’entends du bruit dans une pièce voisine ; un petit jour qui me donne dans les yeux m’attire vers une porte condamnée : il s’échappait par le trou de la serrure ; j’y applique l’œil.

Je vois Biondetta assise vis-à-vis de son clavecin, les bras croisés, dans l’attitude d’une personne qui rêve profondément. Elle rompit le silence.

« Biondetta ! Biondetta ! dit-elle. Il m’appelle Biondetta. C’est le premier, c’est le seul mot caressant qui soit sorti de sa bouche. »

Elle se tait, et paraît retomber dans sa rêverie. Elle pose enfin les mains sur le clavecin que je lui