Page:Caumont - Les Fées contes des contes.pdf/58

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

étoit groſſe, & que cette envie étoit bien pardonnable. Eh bien, luy dit la Fée, je vous donnerai du perſil tout autant que vous en voudrez, ſi vous me voulez donner l’enfant dont vôtre femme accouchera.

Le mary aprés une courte déliberation le promit, il prit du perſil autant qu’il en voulut.

Quand le temps de l’accouchement fut arrivé, la Fée ſe rendit prés de la mere, qui mit au monde une fille, à qui la Fée donna le nom de Perſinette : elle la reçût dans des langes de toile d’or, & luy arroſa le viſage d’une eau précieuſe qu’elle avoit dans un vaſe de criſtal, qui la rendit au moment même la plus belle creature du monde.

Aprés ces ceremonies de beauté la Fée prit la petite Perſinette, l’emporta chez elle, & la fit élever avec tous les ſoins imaginables. Ce fut une merveille, avant qu’elle eût atteint ſa douziéme année, & comme la Feé connoiſſoit ſa fatallité, elle réſolut de la dérober à ſes deſtinées.

Pour cet effet elle éleva par le moyen de ſes charmes une Tour d’argent au milieu d’une forêt : cette mysterieuſe