Page:Caumont - Les Fées contes des contes.pdf/52

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

le eſt trop aimable. On tourmente de même la Princeſſe ma ſœur. Elles ſont nées toutes deux telles que vous les voyez. Il pria lors ſa maîtreſſe d’envelopper la pierre de Gigés, & elle parut. Deſirs reparoiſſant charma tout ce qui la vit. Elles ſont belles, pourſuivit-il, elles ont mille vertus qu’elles ne tiennent point des Fées, voilà ce qui les ſouléve & les oblige à les perſecuter. Quelle injuſtice de vouloir étendre un pouvoir tyrannique ſur tout ce qui ne dépend point de vous ?

Le Prince ſe tût. La Reine ſe tourna vers l’aſſemblée d’un air agréable. Je demande, leur dit-elle, qu’on me donne ces trois perſonnes. Elles auront le ſort le plus heureux que des mortels puiſſent avoir. Je dois aſſez à Plus belle que Fée, & je recompenſeray ce qu’elle a fait pour moy par les bonheurs les plus conſtans.

Vous regnerez, Madame, pourſuivit-elle, en ſe tournant vers Nabote, cet Empire eſt aſſez grand pour vous & pour moy. Allez dans les belles Iſles qui vous appartiennent. Laiſſez-moy vôtre fils, je l’aſſocie à mon pouvoir, & je veux qu’il épouſe Plus belle que Fée. Cette