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que celle du jour ; quand elle appercût dans les yeux de ſon amant tout l’amour qu’elle luy avoit donné. Il étoit aſſis un pas d’elle, & baiſoit le bout de ſon pied. Sa preſence & ſon action reſpectueuſe luy plurent fort.

C’eſt donc vous, luy dit-elle, ſi je ne vous ay point vû tous ces jours cy, j’ay au moins reçu des marques de vôtre bonté. Dites de mon amour, Plus belle que Fée, réprit-il ; ma mere ſe doute que c’eſt moy qui vous aſſiſte, elle m’a gardé, je m’échappe un moment par le moyen d’une Fée de mes amies : adieu, je viens ſeulement vous raſſurer, vous me verrez ce ſoir, & ſi fortune le veut, demain nous ſerons heureux.

Il s’en alla & elle courut encore toute la journée. Quand la nuit fut venuë, elle apperçut prés d’elle une petite lumiere qui ſuffiſoit pour lui faire reconnoître ſon amant.

Voilà ma baguette allumé, lui dit-il, mettez-la devant vous, & allez ſans vous effrayer par tout où elle vous conduira. Lors qu’elle s’arrêtera vous rencontrerez un grand amas de feûilles ſeches, mettez y le feu, entrez dans le lieu que vous, verrez, & ſi vous y trouvez la depoüille