Page:Caumont - Les Fées contes des contes.pdf/36

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ſe trouvoit, parce que quand ce n’étoit pas une Fée qui le venoit chercher, il deſignoit un ſupplice pour la perſonne qui étoit chargée de cette dangereuſe commiſſion.

Les bonnes Fées diſoient à Deſirs qu’elle s’en retournât, & qu’elle ne demandât plus ce qu’elle cherchoit. Elle étoit ſi belle, qu’on couroit au devant d’elle aux lieux où elle paſſoit. Son malheur la mena à la fatale boutique d’une mauvaiſe Fée. À peine eut-elle demandé le fard de jeuneſſe de la part de la Reine des Fées, que lui lançant un regard terrible, elle lui dit qu’elle l’avoit, & qu’elle le lui donneroit le lendemain, & lui commanda de Paſſer dans une chambre pour attendre qu’il fût preparé. Mais on la mena dans un lieu tenebreux & puant, où elle ne voyoit goute. Elle fut atteinte de quelque terreur : Ah ! dit-elle ! aimable amant de Plus belle que Fée, hâtez vous de me ſecourir, ou je ſuis perduë.

Il fut ſourd à ſa voix ou dans l’impoſſibilté d’agir en ce lieu là, comme il avoit dans les autres. Deſirs ſe tourmenta une partie de la nuit, elle dormit l’autre, & ſe ſentit reveillée par