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elle les entendit avec un plaiſir qu’elle n’avoit pas encore ſenti, & elle y répondit d’une maniere naïve, pleine de grace. Finfin voyoit qu’il ſe faiſoit tard, & le Fan étoit venu luy porter ſon Billet ; il dit à ſa ſœur qu’il faloit ſe retirer. Venez, mon frere, dit-elle au jeune Prince, en lui tendant la main, venez avec nous dans la maiſon des Roſes.

Comme elle croyoit Finfin ſon frere, elle penſoint que tout ce qui étoit joli comme luy le devoit être auſſi.

Le jeune Prince ne ſe fit pas prier pour la ſuivre. Enfin chargea le dos de ſon Fan de la chaſſe qu’il avoit faite, & le beau Prince porta l’arc & la trouſſe de Mirtis.

En cet état ils arriverent à la maiſon des Roſes. Lirette fut au devant d’eux ; elle fit un accûeil riant au Prince, & ſe tournant vers Mirtis : Je ſuis bien aiſe, luy dit-elle, que vous ayez fait une fi belle chaſſe.

Ils furent tous enſemble trouver la Bonne Femme, à qui le Prince fit ſavoir ſa naiſſance. Elle eut grand ſoin d’un hôte ſi illuſtre, elle luy donna un beau logement.

Il demeura ainſi deux ou trois jours