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commencer pour les réchauffer. Lirette, ma fille Lirette, luy diſoit-elle, approchez vos petits pieds ; & mettant Mirtis dans ſon ſein : Mirtis, mon enfant, continuoit elle, donnez-moy vos belles mains que je les échauffe : Et vous, mon fils Finfin, approchez-vous. Et les mettant dans un bon canapée tous trois, elle leur rendoit ſes ſoins fort agreables par ſes manieres & ſa douceur.

Ils vivoient ainſi dans une paix charmante. La Bonne Femme admiroit la ſympathie qu’il y avoit entre Finfin & Lirette ; car Mirtis étoit auſſi belle, & n’avoit pas des qualitez moins aimables, & cependant il s’en faloit bien que Finfin ne l’aimât ſi vivement. S’ils ſont freres, comme je le crois, diſoit la Bonne Femme, à leur beauté ſans pareille, que feray-je ? Ils ſont ſi égaux en tout, qu’ils ſont aſſurément formez d’un même ſang. Si la choſe eſt, cette amitié ſeroit tres-dangereuſe ; s’ils ne ſont rien, je puis la rendre legitime en les mariant, & ils m’aiment tant les uns & les autres, que cette union feroit la joye & le repos de mes jours.

Dans l’ignorance où elle étoit elle avoit défendu à Lirette, qui étoit déja