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ces miraculeux enfans, elle ne ſavoit que penſer.

Quand la nuit fut venuë elle ſe retira dans la maiſon des Roſes, & elle apprit le lendemain qu’il y avoit une grand forêt aſſez prés de ſa maiſon. Ce fut un fort beau lieu de chaſſe pour nos jeunes Bergers ; Finfin y prenoit ſouvent à la courſe des Biches, des Dains & des Chevreüils.

Il donna un Fan plus blanc que la neige à la belle Lirette. Il la ſuivoit comme la Perdrix ſuivoit Finfin, & quand ils ſe ſeparoient pour quelques momens, ils s’écrivoient par eux ; c’étoit la plus jolie choſe du monde.

Cette petite troupe vivoit ainſi paiſiblement, s’occupant à divers exercices ſuivant les ſaiſons. Ils gardoient toûjours leur troupeau ; mais l’Eſté leurs occupations étoient plus douces. Ils chaſſoient extrémement l’Hyver ; ils avoient des arcs & des fleches, & faiſoient quelquefois des courſes penibles, aprés leſquelles ils revenoient au petit pas & tout gelez dans la maiſon des Roſes.

La Bonne Femme les recevoit avec un grand feu ; elle ne ſavoit par lequel