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dans la derniere perfection.

Ces jeunes enfans ſe mirent d’abord à courir dans les belles allées, dans les parterres, & au bord des fontaines.

Souhaitez quelque choſe, mon frere, luy dit Lirette. Mais je ne deſirerois, luy dit-il, que d’être aimé de vous autant que je vous aime. Ô ! luy répondit-elle, c’eſt à mon cœur à vous ſatisfaire ; la choſe ne ſauroit dépendre de vôtre Amande. Eh bien, dit Finfin, Amande, petite Amande, je voudrois qu’il s’élevât prés d’icy une grande forêt où le fils du Roy vint chaſſer, & qu’il devint amoureux de Mirtis.

Que vous ay je fait, luy répondit cette belle fille ? je ne veux point ſortir de la vie innocente que nous menons. Vous avez raiſon, mon enfant, luy dit la Bonne Femme, & je reconnois vôtre ſageſſe à des ſentimens fi reglez ; auſſi bien on dit que ce Roy eſt un cruel, un ufurpateur, qui a fait mourir le veritable Roy & toute ſa famille ; peut-être que le fils ne ſera pas meilleur que le pere.

Cependant la Bonne Femme étoit toute étonnée des ſouhaits étranges de