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cordon : Petite Ceriſe, continua-t-elle, je voudrois avoir une belle maiſon de Roſes.

En même temps ils entendirent un petit bruit derriere eux. Mirtis ſe tourna la premiere, & fit un grand cry, elle avoit raiſon de le faire ; car en la place de la maiſonnette de la Bonne Femme, il y en parut une la plus charmante que l’on eût pû voir. Elle n’étoit pas élevée, le toit en étoit tout de Roſes auffi bien en Hyver qu’en Eſté. Ils y furent & entrerent dedans ; ils y trouverent des appartemens agreables, meublez avec magnificence. Au milieu de chaque chambre il y avoit un Roſier toûjours fleuri dans un vaſe precieux, & dans la premiere où l’on entra on retrouva la Perdrix de Finfin, qui vola ſur ſon épaule, & qui luy fit cent careſſes.

N’y a-t-il qu’à ſouhaiter, dit Mirtis ? Et prenant ſon cordon : Petite Azerole, pourſuivit-elle, donnez nous un jardin plus peau que le nôtre.

À peine eut-elle achevé de parler, qu’il s’en preſenta un devant leurs yeux d’une beauté extraordinaire, où tout ce qui ſe peut imaginer pour contenter tous les ſens ſe trouvoit