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pas un mediocre étonnement à toute l’Aſſemblée ; Lantine en rit comme les autres, ſans s’en pouvoir empêcher. En même temps les violons ceſſèrent de joüer ; ils s’endormirent, & tout dormit, hors le Seigeneur du Roc affreux, qui ne ceſfa point de danſer. Et la Princeſſe de l’Arabie heureuſe, avec toutes ſes Filles, fut conduite ſans ſavoir par qui, juſques dans un veſtibule, où un Theâtre ſe roulant de la Cour, & venant juſqu’à elle, elle y paſſa avec ſes filles : il s’éleva doucement en l’air, & fut ainſi juſques ſur le bord d’une belle Riviere, où il y avoit des ſiéges de corail incarnat, avec des Carreaux de plumes d’Alcions.

Rien n’étoit ſi ſuperbe ; ni de ſi galant que la decoration de cette Riviere. Il ſembloit que des cordons de feu pendoient de chaque étoile & qu’a la hauteur qu’il faloit ils ſoûtinſſent une quantité de feux qui formoient des figures toutes differentes, qui repreſentoient les attributs de l’Amour ; les Jeux, les Ris joüoient de pluſieurs inſtrumens : les Graces & les Plaiſirs commencerent le Bal.

La Princeſſe Lantine étoit ravie de