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ébloüiſſant luy frapa les yeux, & luy fit tomber le livre des mains. Sa vûë s’étant raſſurée, il vit l’Amour luy même comme on nous le repreſente, bel Enfant nud, armé d’un Flambeau, d’un Arc, & de ſes Fléches.

Que vois-je ! s’écria Panpan. Eſt ce que je lis encore, ou vois-je en effet ce que je liſois ? Tu vois ton Maître, luy dit l’Amour, tu vois le Seigneur de toute la nature. En vain tu regrettes les ſecours que ton pere te pouvoit donner ; ſi je te favoriſe, tous tes deſirs s’accompliront. C’eſt moi qui ſuis le pere des Fées & de tous les Enchanteurs. Tout Enfant que je parois, j’ay donné la naiſſance aux plus grandes Puiſſances du monde ; & tel que tu me vois, je ſuis le plus grand Sorcier qu’il y ait jamais eu. À quoi ſert tout cela, réprit Panpan, ſi vous ne voulez m’être bon à rien ? J’aime Lantine, j’en ſuis peut être aimé ; rompez les obſtacles qui nous ſeparent, uniſſez nous. Vous allez bien vîte, mon Cavalier, répliqua l’Amour : vous ne faites que de commencer le Roman de vôtre vie, & vous en voudriez voir le bout. Je vais quelquefois aufſi promptement que vous le deſirez : mais dans vô-