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Ce Palais s’arrêta prés de celuy de Thiphis, dont les portes s’ouvrirent d’elles-mêmes. La Fée Sublime y entra ſans obſtacle, tenant par la main le Prince Verd, & ſuivie des quatre Princeſſes.

Thiphis étonné de les voir, ne ſçût que faire ni que dire. La Princeſſe Bleu, qui revoit au bord d’une fontaine qui s’appelloit Lancelade, entendant du bruit tourna lentement la tête, & appercevant ce qu’elle aimoit le mieux au monde, elle ſe leva bruſquement, & courut vers eux, toute tranſportée de joye. Je vous revois donc, s’écria le Prince, en ſe jettant à ſes pieds, & vous me revoyez fidele comme je vous l’avois promis.

La Fée qui ne vouloit pas perdre le temps en des diſcours frivoles, ni s’amuſer au deſeſpoir de Zelindor, leur fit reprendre le chemin de leur Palais volant, qui les porta chez la Reine des Indes, mere de la Princeſſe Bleu.

Quelle joye pour elle, quelle allegreſſe pour ces fideles Amans ! Tout fut galant & ſuperbe dans des fêtes qui durerent long-temps.

Le jour de leurs Nôces la Fée Sublime leur donna des vêtemens dont la ſingu-