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faiſoit deux nœuds par derriere : il avoit un bonnet rouge ſur ſa tête, & au deſſus de l’oreille des plumes de faiſan ; une cuilliere d’or étoit penduë à ſa ceinture, & à ſa main il tenoit une marmite de même métal. Il s’arrêta auprés de Nirée, & luy fit prendre un peu de boüillon, qui le reſtaura merveilleuſement, & l’aſſura qu’il le verroit toutes les vingt-quarte heures.

Nirée le voulut queſtionner : mais ſoit que le petit garçon n’aimât pas la converſation, ou qu’il s’ennuyât dans ce chemin horrible, il le quitta, & le Prince recommença ſa courſe.

Il comptoit les jours par les viſites du petit marmiton, & ce fut avec une grande joye qu’il ſe vit au bout de l’an.

Il arriva enfin dans une grande maiſon obſcure encore, mais éclairée par quelques lampes. Rien ne luy parut plus vaſte que cette demeure. Dans les premiers appartemens il luy apparut des choſes ſi bizarres, & qui changeoient & rechangeoient fi promptement, qu’il reconnut que c’étoit les Songes ; il en vit de toutes les façons ;