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leurs petits bras former une chaîne qui devoit les attacher enſemble pour toute leur vie.

Aprés de longues careſſes ces aimables enfans ſe promenerent au bord de la mer, & appercevant une petite barque peinte de toutes couleurs, ils la trouverent ſi jolie, que ſe tenant tous deux par la main ils ſauterent dedans.

À peine ce leger fardeau fut-il dans la petite barque, qu’elle partit avec grande vîteſſe, & eut bien-tôt gagné les côtes d’Armenie. Le Roy & la Reine étoient ſur le Port, & reçurent ces aimables Princes. La Reine s’étoit fait un merite auprés de ſon mary de la délivrance de la petite Princeſſe : & comme il avoit été au deſeſpoir de ſa perte, il étoit ravi de la retrouver : il croyoit ne la devoir qu’à l’affection d’Uliciane qui l’avoit recouvrée par ſon grand ſavoir ; auſſi la luy confia-t-il. Elle luy fit accroire qu’un nouveau malheur menaçoit Pretintin, s’il ne luy en laiſſoit pas la garde.

La Reine avoit fait faire un Palais, qui n’étoit ſeparé du ſien que par un jardin ; ce fut là qu’elle renferma Pretin-