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XXXI.

À LA PRESQU’ÎLE DE SIRMIO.


Quel joie, qu’avec plaisir je te revois, ô Sirmio, la perle des îles et des presqu’îles que dans son liquide empire renferme l’un et l’autre océan ! J’ose à peine croire que j’ai quitté les champs de la Thrace et de la Bithynie, et que je puis sans crainte jouir de ton aspect. Quel bonheur, lorsque, " libres de soins, notre âme dépose le fardeau de l’ambition ; lorsque, fatigués de nos lointains voyages, nous rentrons au sein de nos foyers domestiques, et que nous trouvons enfin le repos sur ce lit si long-temps désiré ! Il suffit à mes vœux, ce bonheur, unique fruit de tant de travaux. Salut, belle Sirmio, salut ! souris au retour de ton maître ; vous aussi réjouissez-vous, eaux limpides du lac de Côme ; que partout dans ma retraite retentissent des accens de la joie.


XXXII.

À IPSITHILLA.


Au nom de l’amour, douce Ipsithilla, mes délices, charme de ma vie, accorde-moi le rendez-vous que j’implore pour le milieu du jour. Y consens-tu ? une grâce encore ! que ta porte ne soit ouverte à personne ; surtout ne va pas t’aviser de sortir : reste au logis, et prépare-toi à voir se renouveler neuf fois de suite mes amoureux exploits. Mais, si tu dis oui, que ce soit à