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les quatre fils aymon

C’ont fait si compaignon qu’envers lui orent ire.
Il a gardé avant, si com il [ert en l’ire],[1]
Vit toz le[s] porteors ò cascuns se detire ;[2]
Il menoient tel duel, nus ne porroit decrire.
18295Quant li maistres lo voit, envers [eus] se detire :[3]
« Fils à putain, traïtres, ja n’aies vos remire.
Par vos est il ocis et mis à tel martire.
Certes se lo neies, ge lo ferai desdire.
J’en sui pres de mostrer, [sel voles escondire]. »[4]

18300Quant li traïtre orrent lo maistre si parler,[5]
Il s’escrient en haut, si com pooient crier :[6]
« Merci por Dex, seignor, nos nel poons celer[7]
Que par nos ne soit mors, molt nos en doit peser ;
Digne somes [à] pendre et toz vis demembrer .»[8]
18305Quant l’archevesques l’ot, si [les] fait apeler :[9]

  1. 18292 Sic B. L si com il est à lire, que Michelant imprime. Mais je ne pense pas que l’architecte fût en ce moment un livre à la main.
  2. 18293 L le. A Les porteors choisi où chascuns se detire. B Et vit les pautonniers où cascuns se deschire.
  3. 18295 L lui. B eus s’escrie. A Il est venus à eus, hautement lor s’escrie.
  4. 18299 Sic B. L o la Jhesu aïe.
  5. 18300 A oïrent. B oient
  6. 18301 Sic L. A Hautement s’escrient, bien furent oïs cler. B porrent crier.
  7. 18302 Le cas-sujet reparaît. A Par Dé.
  8. 18304 Une lettre effacée. B à.
  9. 18305 L sen. B sez a fait. A donne au lieu des vers 18305-18311 une rédaction toute différente :

    Quant l’oï l’arcevesques, si commence à plorer.
    Et li clergiez li loent que il les lait aler
    Faire lor penitance, s’il la puevent trover ;
    Et il si fit errant, ains non vout refuser.
    5Puis ont saisi le cor, si l’ont fait atorner.
    En .i. charet l’ont mis, au monstier l’ont mené,
    Si l’ont la nuit veillié tant qu’il fu ajorné.
    Quant ce vint au matin, messe li font chanter.
    Quant elle fu chantée, c’on le dut enterrer,
    Ciz chapelain corurent.

    La version L et B qui ici en diffère peu, paraissent en cet endroit plus sommaires que de coutume ; mais il y a plus. Quant l’évêque raconte la mort de Renaud à ses frères et à ses fils, il rappelle que, s’il a seulement exilé les coupa-