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les quatre fils aymon

Et il pense d’aleir, tant avant s’anfola[1]
Qu’il vi[n]t desoz la porte, adonques s’aresta.[2]
16030Adonc prent son marrien, sor son col lo leva,
En un trout par desore lo bot en apoia,[3]
La porte colleïce ilueques [sostendra].[4]
Puis a traite l’espée et Montalbain cria :
« Prisse est Jherusalem, au sepulchre iron ja. »[5]

16035Renaus fu soz la porte o lo fier vasselage,[6]
Et avec lui Maugis auques li asoage[7]
Et li contes de Raimes qui [li] a fait homage.[8]
Li Sarrazin s’enfuient por avoir garantage.[9]
Issi com il [entroient] et vont en lor ostage,[10]

  1. 16028 A manque. P tant qu’avant s’afiça.
  2. 16029 A Quant fu... illecques s’aresta. P Et vint dedenz la porte, lor primez s’aresta. P me paraît avoir raison, car jusqu’à ce moment il s’agit de la porte en tant qu’ouvrage de défense pris dans son ensemble. Puis l’on en vient à la porte coulisse ou herse, que la perche de Renaud empêchera de descendre : Herse sarrasine ou cataracte est une contreporte suspendue, faite de grosses membrures de bois à quarreaux pour empescher l’effort du pétard, ou bien pour arrester une surprise par sa cheute. Traité des fortifications ou architecture militaire, par le P. Georges Fournier, 2e édition, Paris, Jean Henault, 1664, p. 38. Ce petit manuel, orné de planches nombreuses, donne ce qu’était l’art de la fortification avant Vauban. Il n’a subi de réelles modifications que de nos jours. Dans le premier complément à la suite des Dodici Canti, l’on trouvera la description des cataractes ou sarracinesques, qui, d’après l’auteur du Guerino, commandaient près de Syène l’écoulement des eaux du Nil. — C’est bien d’une contreporte, non d’une grille ou d’orgues (pieux se mouvant indépendamment les uns des autres), que Renaud entrave la chute ; et cet engin sarrasin est tout à fait à sa place à Jérusalem.
  3. 16031 A à un pertuis en haut le gros chief en bouta. P manque, mais il donne aussi le trou un peu plus loin.
  4. 16032 A La porte couleïsse illec[ques] soustenra. P coleïce deseure soztendra. L fors tanta.
  5. 16034 A Pris... sepulcre irons. P Prise... sepucre irons.
  6. 16035 A sous. P sus... à l’aduré corrage.
  7. 16036 A deux vers en un : Maugis fu avec lui et li visquens de Ramez.
  8. 16037 A manque. P Et li vizquens de Rames qui li a fet. L lor (mauvais).
  9. 16038 A trois vers en un : Et les Sarrazin viennent criant en lor langaige.
  10. 16039 A manque. L entrent. F Einsi com il entroient dedenz le herbergage.