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les quatre fils aymon

Et vit la maistre corde qui descendoit del tré,
Qui tint la maistre tante où l’escharboucles ert.[1]
11125S’a la corde colpée, en l’air le fait voler ;
L’aigle d’or en avale qui valoit .iii. cités,
Et la tante chaï Charlon desor le nés.
« Maugis, ce dist Richars, biaus cousins, çà venes.
Je volrai cest gaaing à Montauban porter.
11130Aidies moi, se vos plaist, que je l’aie levé. »
« Sire, ce dist Maugis, si com vos comendes. »
Sor le cheval le lievent. Richars s’en est alés
Et a dit à ses freres : « Seignor, car en venes. »
Ki donc veïst François à ces loges armés
11135Les blancs haubers vestir, les vers helmes fermer ;
Desus les fius Aymon commencent à chapler.
Là peüssies veoir .i. estor aduré,
Tante lance brisier et tant escu troé,
Tant baron abatu mort et pris et navré.
11140Et Maugis li cortois ne s’est aseürés ;
Il broche le cheval des esperons dorés.
Où qu’il vit Charlemaigne, si li a escrié :
« Par mon chief, empereres, molt nos aves pené.
La terre de Gascoigne molt chier achateres.
11145La mort Buef d’Aigremont vos volrai demender. »[2]
Lors a brandi la hante, si lait l’espié aler,
Qu’il en vost Charlemaigne parmi le cors doner.
Charles choisist le cop, d’autre part est tornés ;
Si feri ens el lit où Charlemaignes ert.

  1. 11124 C’est l’escarboucle qui déjà dans la version B C, avait été enlevée au roi. V. plus haut l’extrait en note au v. 2280. B C, comme L, la montre ici sur la tente du roi, mais Richard ne s’en empare point, ne prend que l’aigle d’or. Pour l’escarboucle de la couronne, v. dans la note au v. 5003, extraite M, 9 ; C, 7.
  2. 11145 B vous veul chi, et ajoute : Jamais n’aront secours de vous li .xii. per. — A : La mort Buef d’Aigremont durement comperrez ; Je vous donrai la mort, se je puis assener, Jamais n’aront secors par vous li .xii. pers. Metz amplifie : La mort Buef d’Aigremont vos voil jo demander. Icil estoit mes pere, si me norri soef. Ocire le fesistes comme rois parjurés, Et s’ert en vo conduit, tos li siecles le set. A vostre cort venoit où l’avies mandé. Hom qui fait traïson n’a droit en roialté. Lors laist l’espié aler Amaugis li faés.