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les quatre fils aymon

Dragon comment les chrétiens sont pressés. Ils font une sortie. Cependant les chrétiens ont forcé les Turcs à reculer. Berfuné veut barrer la retraite à Renaud et aux siens, mais surviennent Gloriant et Dragon. Berfuné revêt sa cape et tue celui qui portait l’enseigne. Renaud reconnaît l’enchantement et ordonne de rentrer au château. Les chrétiens se hâtent de fermer les portes dans la crainte que Berfuné n’entra avec eux.

F° 135. — Danemont est d’avis que l’on rentre dans Angorie. Berfuné, très épris de Sinamonde, promet de prendre le castel avant la nuit. — Les Sarrasins sont dans Angorie. Renaud constate qu’il a perdu dix mille hommes. Les médecins soignent les blessés. Quatre leur paraissent ne pouvoir pas être sauvés :

Les deux fils Joseré et Hermin au vis cler
Et Constant enssement.

On dîne. Renaud, Richier, Baptamur gaîtent, car ils craignent Berfuné. Celui-ci, toujours par amour pour Sinamonde, fait armer sa gent et va trouver Danemont. Il promet de prendre le castel, de délivrer Sinamonde et de faire prisonniers tous les chrétiens. Les païens vont donc au castel. Berfuné dit à Danemont de s’arrêter et de ne plus remuer.

F° 136. — Pendant que les chrétiens s’occuperont de l’armée sarrazine, il entrera au castel et enlèvera Sinamonde par un enchantement.

Il franchit quatre murs sans être vu et entre dans la chambre où Sinamonde dormait.

A sen lit est venus, qu’il n’y est arestés,
Une fois le baisa par moult grant amistés,
Sen viaire regarda qui tant fu coulourés.
Belle bouche ot vermeille et s’ot tretis le nés.
5.De tres belle faiture fu li siens corps fourmés.
Derechief le baisa li Sarrazins osés
Et puis le tierche fois il ne s’en fu saoulés,
Mais a la quarte fois, che dist l’autorités,
S’esveilla la pucelle, si a deux cris jettés.
10.Ses pucelles se lièvent, qui estoient dalès.