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les quatre fils aymon

Et asanbla sa gent sans faire long termin
F° 82
v°A 35
Pour aler sus Regnault au courage benin
Pour l’amour de Baiart, et convient en la fin
Que Regnault li rendist Balart le bon ronchin,
Dont Karle li fist pendre la muele d’un molin
Et si le fist ruer dedens l’yaue du Rin
40.Aussi que vous orrez ains que je prengnis fin.

En effet, au f. 216, l’on a la fin de la destinée du pauvre Bayard :

A une grande corde ou Rhin fu il jetté,
Et là en droit, dit on que il fu effondré
Et noiez en celle yaue dont je vous ai parlé ;
Mais le gent du païs dient en verité
Que Baiars n’est point mort et que il est faé
Et c’une fois en l’an a henni et crié.

Entre le Rhin et les Ardennes, pour un trouvère, la distance est insignifiante. D’ailleurs, dans les manuscrits 766, 775 et de Venise, déjà en cet endroit une confusion est faite entre la Meuse et le Rhin. J’ai cité ailleurs les textes du ms. C et du ms. de Venise[1] ; voici celui du ms. B.

Charlez li empereres a Baiart demandé.
Un serjant li avoit devant lui amené.
Baron, dist l’empereres, or oiez mon pensé.
Esgardez de quel [mort][2] chis sera devourez.
5.Seigneur, che a dit Naymes, ens ou Rhin soit ruez.
Une mœle a son col, lors sera effondrez.
La caïne de fer li ont ou col frumé
Et tres par mi la mœlle en fu li chiez boutez ;
Au col fu atachie par Diu de maïsté.
10.A xiiii. vaissiaus fu en l’iave ruez
Et Baiars li destriers a tant des piez jeté
Que la molle est quassée et li fer tronchonné.
De Meuse s’en issi, poi y a demouré.
Quant le vit Kallemaines a poi n’est forsenez.

  1. Maugis d’aigremont, p. 411.
  2. B part ; C mort.