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les quatre fils aymon

Il ne m’a par lignage c’un petit deporté.
Ogier, ce dist Rolant, pour Dieu de majesté,
Alez dire à Regnault, le chevalier menbré,
Que les brans nous envoye, se li en sarons gré.
35.Il lui sera mery par ma cristienté.

Le roi autorise Ogier et Naymes. Ils partent pour Montauban. Naymes sera l’orateur. Il promet donc à Renaud, au nom de Roland et au sien, de le recommander au roi. Renaud rend les épées sans grand espoir. Il voudrait retenir les chevaliers à dîner, mais Ogier le remercie et ils partent avec les épées que porte un écuyer. Roland est joyeux, mais Charles demeure tout aussi mal disposé : il ne lèvera le siège que quand les Fils Aymon auront été pendus.

F° 54. Ganelon conseille d’employer les bois voisins pour la construction de machines de siège. Charles approuve, réunit les barons, leur ordonne de construire des engins avec le bois qui leur sera fourni, et avertit Aymon qu’il le fera « justicier », s’il désobéit. Aymes sort mécontent en pleurant. Il fera un engin pour apaiser le roi.

Mais, par celui Signeur qu’on fist crucefier,
Ja n’y geterai pierre c’on ne puist bien mengier.

Cinquante machines de guerre sont dressées autour de Montauban :

Quennons et espringales volent de randonnée.

Renaud fait des sorties inutiles. Les provisions s’épuisent et l’on mange les chevaux.

En la tente Karlon fu la chose contée
Dont Charles s’esjouit et mainne grant risée.

Le duc Aymes de Dordonne obtient de ses barons que la nuit ils lancent pain et chair « a plenté ». Le matin Renaud voit tout cela et comprend que l’envoi est de son père, mais il reconnaît que c’est trop peu de chose pour tant de gens.

L’auteur essaie de rajeunir le sujet soit en insistant sur un motif à peine indiqué qu’il développe d’après le goût de son