Page:Castets - La Chanson des quatre fils Aymon, 1909.djvu/197

Cette page a été validée par deux contributeurs.
185
les quatre fils aymon

Aymon, serait en effet interminable. La mention de Renier de Vantamise achève de marquer que la rédaction du texte est postérieure à la constitution définitive du cycle de Doon de Mayence. Ce personnage figure dans le Jourdain de Blaivies, dans le Maugis d’Aigremont, dans le Gaufrey. Il finit par être un treizième fils de Doon (v. dans mes Recherches, p. 81-83).

Le lundi matin, Charles adoube Regnault, Aalart « au crin blond », Guichart, Richart « qui fu fier comme lyon » et des autres à foison.

On fit un bonhourt où Renaud, monté sur Bayard, remporte le prix. À l’approche de la nuit, on revient devant l’empereur qui distribue des dons aux « enfans ».

Mais asses tost feront l’emperiere (sic) courechier,
Aussi que vous orres ou livre retraitier.
Charles ot .i. neveu qu’il ama et tint chier ;
Fieux estoit de sa suer, si l’ot fait chevali[e]r ;
Bertoulet avoit non, mont fu et grant et fier.
Cil assailly Regnault du jeu de l’essequier,
Et Regnault respondi, de loyal cuer entiers,
Qu’il joueroit a lui sans faire nul dangier.

F° 3 verso. (Miniature représentant la scène du soufflet.)

Renaud avait déjà maté trois fois son adversaire. À la quatrième fois, Bertoulet s’irrite et le frappe au visage si fort que le « sanz vermail parmi le nez dessent ». Renaud est fort irrité :

Ja tuast Bertoulet la endroit a present,
Quant de sa doulce mere ly vient ramembrement
Qui li avoit prié a son departement
Que s’on li meffaisoit par aucun convenant
Qu’il s’en plaindist au roy sans prendre vengement.

Il va donc au roi, tandis que Bertoulet prenait un autre adversaire qui jouait à son choix, « sans contredisement ». Tout ce remaniement est abrégé, cependant le texte est suffisant pour la plainte de Renaud.

A sa vois qu’il ot clere li a dit haultement :
« Sire, drois emperieres, je me plains durement
De Bertoulet vo niés, qui m’a moult laidement