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nir nos lecteurs.

Disons d’abord, pour les artistes qui seraient tentés de prendre part à une telle entreprise, qu’elle repose sur des bases excellentes. Tous les associés ont un droit égal, à la conservation duquel est préposé un conseil d’administration de quinze membres, nommé à l’élection et renouvelable par tiers d’année en année. Les œuvres sont placées suivant leur grandeur : les petites sur la cimaise, les autres au-dessus ; le tout par ordre alphabétique, après tirage au sort de la lettre commençante et avec stipulation qu’en aucun cas il n’y aura plus de deux rangées de tableaux. Sages dispositions, qui garantissent à chaque sociétaire exactement la même somme d’avantages.

Disons ensuite, pour le public, qu’il ne trouvera point là de toiles stigmatisées et déjà compromises par un refus. Ce sont toutes œuvres originales, qui n’ont comparu devant aucun jury, qui par conséquent n’ont subi aucune décision de nature à les déconsidérer. Elles se présentent vierges devant l’amateur, dont la liberté d’appréciation demeure ainsi entière. Et ne croyez pas que l’ensemble soit maigre ou n’ait qu’une chétive importance. Le catalogue comporte 165 numéros : peintures, aquarelles, eaux-fortes, pastels, dessins, etc. ; et, parmi les exposants, s’il y en a qui luttent encore pour se faire jour, on en compte un certain nombre dont la place est marquée depuis longtemps en rang honorable. Tels sont MM. Eugène Boudin, dont les plages et les marines sont disputées aujourd’hui à prix d’or ; Stanislas Lépine, qui s’est fait une réputation pour ses bords de la Seine,