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SUR LA CONSTITUTION



Au directeur du Temps


M. le général Billot et M. le président du Sénat – qui ont, je n’en doute pas, un égal respect pour la Constitution – ne la comprennent pas de même. Leur désaccord s’est révélé vendredi dernier, au Sénat, dans les conditions suivantes :

M. le général Billot. — Et, s’il le fallait, je me rappellerais que, de par la Constitution même que j’ai eu l’honneur de voter, toute espérance ne serait pas encore perdue, alors même que la Chambre des députés aurait voté votre loi ; car le chef de l’État a le pouvoir de provoquer une nouvelle délibération. (Vives réclamations à gauche.)

M. le président. — Monsieur le général Billot, il ne m’est pas possible de vous laisser prononcer ces paroles. Il ne faut pas faire intervenir le chef de l’État dans cette discussion, ni surtout faire appel à lui contre la volonté des Chambres. (Vifs applaudissements à gauche. – Réclamations à droite.)