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CHAPITRE II.

Organisation du monastère.

L’oeuvre de l’abbé Ithier restait incomplète. Si les bâtiments étaient achevés et le monastère doté, il n’y avait pas encore d’habitants. Le nouvel établissement avait été recommandé au Pape Adrien Ier ; mais la mort inopinée du Pontife laissa la lettre sans réponse. Charlemagne, qui avait pris la maison de Cormery sous sa protection, fit de nouvelles instances auprès de Léon III. Il chargea l’abbé Angilbert, son envoyé à Rome, d’entretenir le Pape du monastère de Saint-Paul[1]. Nous ignorons le résultat de cette négociation[2].

Charlemagne, personne ne l’ignore, avait entrepris de régénérer son vaste empire, et pour le succès de ce grand dessein il comptait beaucoup sur la culture de l’esprit et la diffusion des sciences. La théorie du progrès n’est pas neuve. L’Empereur embrassa ce projet avec passion et le poursuivit avec persévérance. Alcuin fut l’instrument principal de cette Renaissance qui jeta d’abord le plus vif éclat et s’éteignit bientôt au milieu des désordres, suite inévitable de l’invasion étrangère. Alcuin ne s’épargna guère à l’exécution de sa noble tâche.

  1. Migne, Patrol. lat., tom. xcviii, col. 909.
  2. Alcuin, ép. 66 et 69 (Migne, Patrol. Lat., t. c, col. 235 et 238), écrit à ce sujet à Arnon, évêque de Salzbourg, qui se trouvait en Italie dans l’année 797.