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donna aucun petit présent : puis s’en allerent à terre, Et depuis sont venus celuy seigneur et sa femme veoir leur fille jusques à Canada, et apporter aucun present au cappitaine, Depuis le 19e jour jusques au 28, dudict moys nous avons esté navigans a mont ledict fleuve sans perdre heure ny jour, durand lequel temps avons veu et trouvé d’aussi beau pays et terres aussi unyes que l’on scauroit desirer, plaine comme dict est des beaulx arbres du monde, scavoir chesnes, hormes, noyers, cedres, pruches, fresnes, briez, sandres, oziers, et force vignes. Lesquelles avoient si grand habondance de raisins, que les compaignons en venoient chargez à bort. Il y a seulement force grues, signes, oultardes, oyes, cannes, allouettes, faisans, perdrix, merles, mauvis, teurtres, chardonnereulx, serins, roussignolz, passes solitaires, et aultres oyseaulx, comme en France, et en grand habondance.

Ledict 18e jour de septembre nous arrivasmes en ung grand lac et playne dudict fleuve, large d’environ cinq ou six lieues, et douze de long, Et navigasmes celluy jour amont sans y trouver partout icelluy que deux brasses de parfond esgallement sans haulser ny baisser. Et nous arrivans a l’ung des boutz dudict lac, ne nous apparoissoit aucun passaige