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LES FLEURS AQUATIQUES.

— En voilà une qui, tout en faisant ses mille tours, ne quitte pas le voisinage de cette touffe de joncs.

— Sans doute son nid est dans les environs ; regarde bien, Lydie, tu le découvriras probablement.

— Je vois une espèce de toile grossière suspendue à deux brins de joncs ; elle semble contenir un cocon soyeux.

— C’est précisément dans ce cocon qu’elle a déposé ses œufs, et elle les a suspendus dans la toile grossière afin de les mettre à l’abri de l’humidité.

— Papa, cueillez-moi donc cette touffe de fleurs qui semblent me regarder avec leur joli petit œil bleu ! Comment se nomment-elles ? demanda Mina.

— Ce sont des myosotis, répondit Lydie, et leur nom est aussi joli qu’elles.

— Si tu apprenais le grec, dit Lionel d’un air capable, tu saurais que ce mot qui te semble si joli se traduit par cet autre très-vulgaire : oreille de souris.

— J’en connais un autre, dit Mme Legentil, qui vaut bien ces deux-là.

— Dites-nous-le, chère maman.

— Cette fleur se nomme aussi : ne m’oubliez pas !

— Pourquoi lui a-t-on donné ce nom qui est plus triste que joli ?

— Ce nom se rattache à une anecdote que chacun raconte à sa manière.