II
l’anémone et les primevères.
Louise ne dit rien, mais le lendemain elle porta à Gote une anémone bleue magnifique. La petite poussa un cri d’oiseau en la recevant, et la serra contre sa poitrine ; puis, après l’avoir bien contemplée de ses yeux brillants et avoir caressé le velours de chaque pétale, elle courut cacher la fleur dans son lit en désordre.
Louise l’avait suivie.
« Pourquoi restes-tu toujours couchée à la porte, ma petite ? lui dit-elle.
— Je ne sais pas.
— Tu ferais bien mieux, je t’assure de faire les lits et de nettoyer la chambre pendant que ta mère cherche à gagner votre vie à tous. Elle ne doit pas être contente, le soir en rentrant, de voir que tu n’as rien fait de la journée ?
— Qu’est-ce que cela me fait ! Elle n’est jamais contente, d’ailleurs.
— Comment veux-tu qu’elle dorme, ainsi que ton petit frère, dans ce lit tout foulé, quand elle