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LES MÉTAMORPHOSES
D’UNE GOUTTE D’EAU.


Je naquis d’un violent coup de tonnerre qui combina les deux gaz dont je suis formée : et, poussée par un courant d’air inférieur, je m’élevai jusqu’à ce que je fusse réduite en vapeur légère. J’eus bientôt la conscience de mon existence, et j’entrai dans un indicible ravissement en voyant au-dessus de moi l’infini peuplé de mondes resplendissants, et au-dessous la terre, cette magnifique manifestation de l’amour sans bornes du Créateur. Fière de la place que je croyais occuper dans la création, j’espérais, dans mon ignorance profonde, pouvoir m’approcher de ces sphères lumineuses qui (ainsi le pensais-je) étaient peut-être peuplées de créa-