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LA COMMUNAUTÉ.

Communauté[1] et même parfois d’établir des taxes pour l’entretien des pauvres[2]. L’édit de mars 1592, qui érigea la Communauté en corps régulier, ne fit assurément que consacrer des usages depuis longtemps en vigueur ; il prétendit en vain instituer des fonctions nouvelles ; il attribua à la ville des avantages dont elle jouissait déjà ; il ne restreignait pas ses privilèges. Il est en somme intéressant à étudier en ce qu’il présente le tableau à peu près exact de ce que fut l’organisation municipale de Rennes à la fin du XVIe siècle[3].

b) Assemblées de la Communauté.

Il est nécessaire de rechercher tout d’abord ce que furent les assemblées de la Communauté, ou elles se tinrent, à quelles époques elles revenaient, comment on les convoquait, qui devait y assister et dans quel costume, à qui enfin la présidence en était attribuée.

Au XVe siècle la Communauté siégea indifféremment dans les tours Mordelaises où résidait alors le gouverneur, au « revestiaire » de l’église cathédrale, dans le couvent des Cordeliers ou même chez quelques-uns de ses membres. Durant tout le XVIe siècle elle occupa une maison de la place de la Monnaie[4] ; elle s’y trouvait tellement à l’étroit qu’en 1578, sur cette même place, elle construisit à la hâte une sorte de pavillon où elle pût recevoir le Roi. Ce fut encore là pour la Communauté une installation assez médiocre ; elle n’y disposait que de deux chambres ; un petit perron donnait accès dans la première qui se trouvait la plus grande et où se tenaient les assemblées du premier jour de l’an[5] ; la seconde était réservée au Conseil. Au-

  1. Voir plus loin les chapitres où il est traité des « miseurs » et de la recette des deniers.
  2. Registres secrets (25 juin 1597).
  3. Archives de Rennes (23 mars 1592).
  4. Bibliothèque de Rennes, ms. 320, fos 4 et 24.
  5. Ibid., fo 85.