Page:Carré, Battu - Le mariage aux lanternes.djvu/8

Cette page a été validée par deux contributeurs.

DENISE.

Non, mon cousin, mais…

GUILLOT.

Là ! qu’est-ce que je disais !… As-tu fini de tricoter la paire de bas que tu as commencée avant-z’hier ?

DENISE.

Oh ! pour ça non, mon cousin…

GUILLOT.

J’en étais sûr ! et il est déjà sept heures du matin ! — Mais quoi que t’as fait aujourd’hui, je vous le demande ?… À quoi que tu passes ton temps ? à dormir debout, à rêvasser comme une demoiselle !… ça n’peut pas marcher comme ça, d’abord !… avec ta mine triste à porter le diable en terre…

DENISE.

Oui, mon cousin…

RONDEAU.
GUILLOT.

Que dirait l’oncle Mathurin,
S’il te voyait l’air si chagrin ?
Toi qui jadis toujours rieuse,
Étais d’ici la plus joyeuse !
Allons, je veux te voir soudain
Riante, gaie, heureuse, enfin !

I
GUILLOT.
À quoi passes-tu la journée ?
Trouverai-je en rentrant la basse-cour gavée ?
DENISE.
Oui, mon cousin.
GUILLOT.
As-tu rentré dans l’écurie
Le foin ? As-tu mené les bœufs dans la prairie ?
DENISE.
Oui, mon cousin.