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Il faut pour lui plaire,
De certains appas,
Que vous n’avez pas !
CATHERINE.
Guillot n’est point bête,
La noce n’est point faite.
FANCHETTE.
Et s’il a d’bons yeux,
Il peut choisir mieux.
CATHERINE.
Guillot, quoi qu’on dise,
N’f’ra pas la sottise
D’vous donner dès d’main
Son cœur et sa main.
ENSEMBLE.
Elle enrage ! elle enrage !
Se montrant le poing.
N’ajoute plus un mot
Ou bien j’te dévisage !
Se jetant leurs sabots dans les jambes.
Tiens ! tiens ! V’là mon sabot !
Se prenant aux cheveux.
Quand on m’fâche,
Moi j’arrache
Les cheveux
Et les yeux !
Tiens ! tiens ! tiens !

Elles s’arrachent leurs cornettes et leurs fichus et les jettent en l’air ; le garde champêtre paraît au fond.


Scène IX

Les Mêmes, LE GARDE CHAMPÊTRE.
LE GARDE CHAMPÊTRE, s’interposant et recevant les coups des deux côtés.

Eh ben ! eh ben ! eh ben ! Deux femmes qui se disputent, ça ne s’est jamais vu dans la commune.