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CATHERINE.

Le fait est qu’il ne ressemble guère à mon premier mari, qui, hélas ! me…

FANCHETTE.

Ah bah !… est-ce que ?…

I
CATHERINE.

Mon cher mari quelquefois s’emportait,
Il me battait, me battait, me battait. (Bis.)
Moi, je pleurais, je pleurais, je pleurais,
Et jour et nuit, hélas je soupirais…
Voyant mes pleurs couler,
Dans sa rage inhumaine,
Loin de me consoler
Il riait de ma peine,
Et plus je pleurais, plus il me battait ! (Bis.)

FANCHETTE, parlé.

Ah bien, chez nous, c’était tout le contraire !

II

Soir et matin, c’est moi qui m’emportais,
Je le battais, le battais, le battais.
Il suppliait, il tremblait, il jurait,
Et jour et nuit à mes pieds soupirait.
En vain pour m’apaiser
Il devenait plus tendre,
Je gardais le baiser
Qu’il eût voulu reprendre,
Et plus il criait, plus je le battais !


Scène IV

Les Mêmes, GUILLOT.
Il sort de la grange tenant un broc de vin.
GUILLOT.

Mais où diable peut-elle être, cette enragée-là ? je vous le demande… la v’là encore partie… C’est égal, il est bon le petit vin du père Mathurin, il se laisse boire.