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fus camper a une lieue dans le lac ou tout le monde ne se rendit que le lendemain.

Le premier jour de juin, le reste de nos gens arriva et le temps s’estant mis au calme, nous nous mîmes en route sur le dix heures du matin et traversâmes le lac[1], qui a cinq lieux d’un portage a l’autre. Je m’arresté a des sauvages, que je trouvé cabanes dans le coin d’une petite baye, et en pris deux gré a gré que je distribué parmi nous pour servir de guides, ne pouvant la plus part du (429 bis) temps aller tous ensemble, à cause de la bort difficille des portages. Nous en fimes quatre cette journée la, qui ne sont qu’a une portée de fusil les uns des autres, et traversés par de petits lacs[2]. Je fus camper au bas du quatriesme.

Le deuxie., je escampé après la messe, et fimes, ce jour la, qui fut fort beau, neuf lieues, et deux portages. Nous traversâmes un grand lac[3], fort agréable par l’objet de quatre isles qu’il renferme, et arrivâmes au giste celuy des abitibi. Je fus camper dans une praierie, sur la droitte, en entrant, et comme il estoit de bonne heure j’allé visiter un endroit qui est tout proche, dont je trouve la situation fort propre a bastir un fort. Ce que je fis suivant mes ordres.

Le troisie. & les deux jours suivants, je fis construire le fort[4], sur une petite eminence qui est

  1. Le lac Dasserat (ancien Mattawagosik). Il est parsemé d’îles.
  2. Les sauvages appellent les trois premiers de ces portages : « Nistotek ». Le quatrième porte le nom de « Kopigigotek »
  3. Le lac Duparquet (ancien Agotawegami).
  4. Ce fort de l’Abitibi fut fréquenté pur les traiteurs français et occupé par eux jusqu’en 1763.

    D’après les longues recherches qui furent faites pour déterminer les limites méridionales de la province d’Ontario, il semble acquis que