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Le vingt et uniesme avril, le P. Silvie dit la messe confessa et communia ceux qui restoient a faire leur pasques, apres quoy je partis pour aller au portage de la Chaudiere que les voiageurs ont ainsi nommé, parce qu’une partie de la rivière qui tombe parmi une confusion affreuse de rochers, se jette dans un trou d’une de ces roches (417) faitte en forme de chaudière dont l’eau s’écoule par dessus.

Le vingt deuxiesme, je séjourné pour avoir le reste des canots, dans l’un desquels je renvoié au montreal quatre hommes de mon detachement, gens malades ou blessez. Ensuite je me rendis au portage des chesnes, ainsi nommé à cause de la quantite de ces arbres qui sont en cet endroit, qui est à environ une lieu et demie du saut de la chaudière. Je monté dans cette route plusieurs rapides qui se rencontrent entre deux[1], et fis un portage qui est a une lieue ou environ[2] de celuy de la chaudiere qui a un quart de lieue de long ainsi que celuy des chesnes.

Le vingt quatriesme nous vînmes au portage des chats, qui est un endroit qu’on appelle ainsi a cause des roches dont la rivière est remplie, et qui egratignans, par manière de parler, les canots des voiageurs, leur ont donné lieu de luy imposer ce soubriquet.

Le vingt cinquiesme avril, je commencé de bon matin à faire le portage et a monter les rapides qui sont au dessus[3]. Je fis camper en un endroit (418) qui n’a pas de nom[4]. Le sr. de St. Ger-

  1. Les rapides de la Petite Chaudière.
  2. Le portage des rapides Remics.
  3. Rapides des Chats.
  4. Sur la rive du lac des Chats.