Page:Caron - Journal de l’expédition du chevalier de Troyes à la baie d’Hudson, en 1686.djvu/17

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 7 —

propos de lui donner, pour aller lui-même chercher les postes les plus avantageux à occuper sur les côtes de la dite baie du Nord et embouchures des rivières qui y entrent, retrancher et fortifier les dits postes, se saisir des voleurs coureurs de bois et autres que nous savons avoir pris et arrêté plusieurs de nos Français commerçant avec les sauvages, lesquels nous lui ordonnons d’arrêter, nommément le dit Radisson et autres ses adhérents, en quelque lieu qu’il les puisse joindre, lesquels il nous ramènera comme déserteurs pour être punis suivant la rigueur des ordonnances.

« Pour ce, nous ordonnons à tous officiers, soldats et habitants de la colonie, que nous destinons d’envoyer à ses ordres de reconnaître le dit sieur de Troie pour leur commandant en chef et de lui obéir généralement en tout ce qu’il leur ordonnera pour le service du roi, de le reconnaître en la dite qualité, en foi de quoi nous avons signé ces présentes, à icelles fait apposer le sceau de nos armes, et fait contresigner par notre secrétaire. »

Cent hommes, dont trente des troupes régulières et soixante-dix choisis parmi les habitants de la colonie, furent donnés au chevalier de Troyes. C’est à la tête de ces braves qu’il allait accomplir, dans l’espace de quatre mois, les exploits audacieux dont il nous a laissé un si intéressant récit.

Il avait comme premier lieutenant le sieur de Sainte-Hélène ; d’Iberville était lieutenant en second ; le sieur de Maricourt, major ; le sieur LaNoue, aide-major. Pierre Allemand était commissaire des vivres. Enfin un Jésuite, le Père Silvy, accompagnait la petite troupe en qualité d’aumônier.

Ce religieux, « d’un mérite consommé », dit La-Potherie [1], était né en 1638, à Aix, en Provence.

  1. Histoire de l’Amérique septentrionale, t. i, p. 147.