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traités par les nobles aventuriers de la compagnie de la baie d’Hudson, Chouart et Radisson revinrent en France et obtinrent le pardon de leur trahison. De Groseilliers retourna en Canada ; Radisson prit du service dans la marine française, tout en conservant l’espoir de reprendre un jour ses courses aventureuses vers la baie du Nord. De retour en France, en 1679, il rencontra à Paris le sieur Aubert de la Chenaye qui, avec le sieur Gauthier de Comporté et quelques marchands du Canada, venait d’organiser la compagnie du Nord, dont le but était de fonder des établissements dans la baie d’Hudson, afin de s’y livrer au commerce des fourrures.

Aubert de la Chenaye se laissa gagner par les belles promesses de Radisson ; il lui donna, au printemps de 1682, deux petits navires pour faire le voyage à la baie d’Hudson, au profit de la compagnie du Nord.

Radisson, accompagné de son neveu, Jean-Baptiste Chouart Des Groseilliers, et d’un pilote expérimenté, Pierre Allemand, conduisit brillamment l’expédition. Il s’empara de deux navires anglais et du fort Nelson qu’il brûla ; sur ses ruines, il construisit le fort Bourbon. Les Français passèrent l’hiver de 1682-1683 à la rivière Hayes (Sainte-Thérèse) ; au mois d’octobre 1683, ils étaient de retour, à l’exception de Jean-Baptiste Chouart qui était resté, avec huit hommes, au fort Bourbon[1].

Radisson fut mal reçu par M. de la Barre, qui le força de remettre aux Anglais le vaisseau qu’il leur avait enlevé. N’ayant pu obtenir justice auprès du gouvernement français, Radisson trahit de nouveau sa patrie, et passa en Angleterre, où il obtint de la

  1. Archives Canadiennes, Collection Moreau de St. Mery, vol. F. 176, page 180. Voir appendice A.