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res se sont merveilleusement signalez ; et les Sauvages qui ont vu ce qu’on à fait en si peu de temps et avc si peu de carnage, en sont si frappez d’étonnement, qu’ils ne cesseront jamais d’en parler partout où ils se trouveront. Je n’en ay vû qu’un très petit-nombre de diverses Nations, dont les uns m’entandoient, et les autres ne m’entendoient pas : comme on leur parle qu’en passant, parce qu’ils courent toujours : il ny a gueres d’apparence qu’on puisse sitôt les faire Chrêtiens : il faut espérer néamoins que Dieu par sa bonté toute puissante leur donnera les moyens de se convertir, s’ils veulent concourir avec nous à cet important ouvrage. »




appendice g


A Québec le 6e Novembre 1686.


Monseigneur,

Ce qui a donné courage aux principaux Marchands et Habitants de ce pays de former une compagnie pour le commerce au Nord de Canada a esté le désir de plaire a vostre grandeur et en veue de conserles droits du Roy sur toutes les terres des dits Pays du Nord.

Cette compagnie ayant esté traversée par quelques Renegats francois assistés d’Anglois comme ils ont pris la liberté de vous le faire scavoir l’année dernière, n’a rien epargné pour faire rendre le change aux dits Anglois et elle a esté asses heureuse que son argent donné sans epargne aux coureurs de bois du Canada leur a fait entreprendre de chasser les dits Anglois des trois Maisons et Magazins qu’ils avoient fortifiés de garnisons et de Canons au fond de la dite Baye.

La Depence a excédé leurs moyens et quoy qu’il s’y soit fait quelque pillage tout a Esté quasi dissipé au proffit des dits Coureurs de bois. Ainsy Monseigneur cette Compagnie s’adresse a vostre grandeur pour luy faire rendre justice en faisant regler que la Rivière Bourbon et dependances, dont Sa Majesté a accordé la Jouissance a la ditte compagnie vingt années, luy sera remise et abandonnée par les dits Anglois et renegats françois pour y continuer son comerce qu’elle y avoit Estably des 1682.

Cette Compagnie avoit sous fermé du Sieur Patu ce que l’on apelle la traitte de Tadousat pour passer plus commodement aux dittes habitations Angloises après avoir aporté tous les menagemens possibles a la ditte sous ferme. Elle n’a rien tiré pour payer le prix de son bail ce qui l’a obligée de demander diminution audit sieur Patu qui a fait regler par Monsieur l’Intendant que son bail seroit Executé.