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La ferme est bien telle que Mr Pruvost me l’a dépeinte. Plus une porte, plus une planche. Les mangeoires, dans les étables, ayant disparu nous dûmes attacher les bêtes avec des moyens de fortune.

Rose et Joseph étaient entrés directement dans la maison. Nous les trouvons sanglotants tous les deux. Rose est écœurée de la saleté, du délabrement. Pour comble cinq rats se sont enfuis de la pièce où ils ont pénétré. Joseph pleure sans trop savoir pourquoi, pour imiter sa maman.

Nous parvenons à installer trois lits dans l’un des deux cabinets que dans toute maisonhabitation de ferme on installetrouve contre le pignon du côté des écuries. Le cabinet sur la cour, destiné au cultivateur est muni d’une lucarne qui permet au cultivateur de voir de son lit dans l’écurie. Cette petite porte et son encadrement ont disparu.

Nous allions nous coucher quand la cour est envahie par un troupeau de moutons. Le berger est tout surpris de nous trouver là.