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des habitants sont partis. Il est resté une quarantaine de personnes qui n’ont jamais voulu abandonner leur foyer.

Pendant ma courte absence, les gendarmes étaient venus nous signifier notre départ.

Il existait à la ferme une fourragère (longue charrette qui sert à transporter les récoltes). Nous la chargeons du mobilier de Paul Ramon, de literie. À dix-huit heures les gendarmes viennent voir si nous sommes partis, nous partons à dix-neuf heures. Nous abandonnons le porc dans son étable ⁁et une génisse de 3 mois. Nous lui avons donné ⁁au porc tout un quartier du mulet, survenu bien à propos. La génisse dispose d’une provision de betteraves coupées. Derrière la fourragère, nous avons attelé attaché le taureau et trois vaches. RoseTite sœur, armée d’un bàton, doit les faire avancer, elle tient ⁁de l’autre main les trois autres vaches accouplées. Pierre, tenant en main un bàton, est derrière pour les faire